Un enfant à l’âge d’une grande personne

Marchant dans un petit jardin provinciale,

Promenait ses yeux bateleurs aux profondeurs des secrets

Que la nature emprisonnée voulait bien montrer.

Aux merveilles de cette flore et de cette faune,

Venait se mélanger ce qui créé en chacun du spécial,

Des atmosphères de pensées émotives issus de l’essence

De chaque âme, donnant à la vie son sens.

Croisant de ses pas un Catalpa, un Arbousier,

Des chênes, un Chicot, un Robinier, un Micocoulier,

Un condensé des différentes contrées,

A terre la récolte de la saison à peine commencée,

Des marrons et des feuilles aux couleurs

De la colère bizarroïde pour avoir été éjecté,

Et croisant de ses pas des fleurs encore flamboyante

Qui offraient à la vie un peu de leur âme aimante,

Il effleurait de tendresse sa mémoire rouillée,

Recherchait au plus profond de lui ce qui l’égaillait.

 

Approchant un majestueux Cèdres libanais,

Où une âme frêle de bonheur jouait,

Un oiseau aux plumes blanches blessées

Lancé dans une danse au vent attira son attention.

Dans ses cieux naquirent une première question,

Malgré son agilité. Etait il touché dans ses profondeurs ?

Le gracile continua en corps quelques envolées,

Avant de se poser, semblant quelque peu pressé.

 

Le cœur d'enfant sentit que l'oiseau dans sa torpeur

Jouait de sa fierté, laissant paraître l'agilité.

Au fond de lui, en sa chaire il était blessé.

L'enfant essaya de rattraper cet oiseau en allant à lui,

A pas silencieux, épargnant les immobiles au sol.

 

Réfugié près du chêne, celui-ci pansait sa blessure,

De son bec raclait le corps étranger enduit

De sang, et de ses ailes se protégeant des caprices d'Eole.

L'automne, aux heures où le temps est en cassure,

Semblait soudain un étrange mélange de douleur et de vie,

Le paysage faisait rentrer l'âme en chaque cellule

Du corps, poussant à la conscience des instants enfouis.

 

Les cieux enrhumés, notre gavroche ne pu contenir une larme,

A l'approche de l'oiseau, tendant les mains, sans aucun calcul.

 

Le froid s'intensifiait, enfonçant plus profondément ses lames,

Les turbulences s'avivaient dans des tourbillons de feuilles mi-mortes,

Les sages se pliaient, les bancs tremblaient, les fleurs se refermaient,

Les frêles courraient se réfugier à leur dieu, le tapis de la saison

Devint un champs de bataille où rebondissait en heurt la cohorte,

Allant et venant sans compassion, par la déraison du temps affolée.

 

La larme du cœur fut figée au creux de la vision,

A cheval sur les rivières de l'adulte. Le paysage

Etait devenu apocalyptique, la lumière scellée

Mélancolique se cognait dans les portes nuages.

L'oiseau, pourtant, n'avait pas bougé, n'avait pas été touché,

Par cet assaut encore plus traître qu'un Judas,

Aussi soudains qu'instantané. Le brouillard cinglant fut asséché

Lorsque l'enfant parvint à effleuré le gracile de ses doigts.

  

L'oiseau aurait pu se sentir dérangé,

Mais le coeur attentionné lui donnant tendresse,

Evitant la zone hypersensible en douleur,

Il laissa les doigts, puis la main, glisser

Le long de son dos, dans de simples caresses.

 

Chacun donnant à l'autre de son aura, sans peur,

L'enfant pétillait de pouvoir ainsi l'approcher,

Et voulait, de tout son coeur, le protéger.

 

Il se demandait comment celui-ci avait il pu être

Ainsi blessé. Etait-ce le monde des humains qui l'avait piégé,

Où un malheureux accident avait il eu avec un chat en Gaia ?

Aussi loin qu'une âme peu en elle voir naître

Les premières lueurs de la conscience, il n'avait de cesse

De penser, de reprocher la méchanceté gratuite, qui le fustigea

Lorsqu'il vit en lui se dérouler le paradoxe de l'existence.

 

Ses poussières d'étoiles revenant à l'oiseau, une envie de compresse

Grandit en lui, mais le devança la magique science

Des fées gardiennes de cet espace naturel,

L'une d'elle s'approchant avec sa baguette et sa lumière pour alléger souffrance.

 

Une amitié commençait à germer entre les deux,

Que plus personne ne venaient déranger, pas même une frêle

Qui réinventait pour s'occuper un petit jeu,

Près du cèdre Libanais, faisant avec des feuilles et un marron une marelle.

 

Lorsque le coeur se concentra à nouveau sur des plumes coupées,

Il lui sembla que l'oiseau lui parlait

Par l'intermédiaire des ondes de la pensée.

 

Celui-ci voulait l'inviter à voler.

En double surprise, avant qu'il ne pu protester

Sur son incapacité, la petite voix lui dit :

"N'ai pas peur, c'est seulement ton coeur qui va m'accompagner

Dans ce voyage, qui j'espère te surprendras agréablement.

Tu reviendras en ta demeure pour vivre ta vie

Aussi vite, aussi vif, aussi instantanée qu'un battement".

 

Sans plus un geste de l'enfant, dans la grâce

L'oiseau déploya ses ailes et s'élança,

Effleurant sans un bruit au sol la masse,

Pour fendre à nouveau l'aire, le vent, suivre la voie

De l'aventure qu'il comptait bien faire vivre à son ami,

Immobile au sol, figé en une statue de marbre endormie.

 

(Si vous voyez dans un jardin une statue de marbre

aux yeux fermés, c'est peut être simplement un grand enfant

dont le coeur est parti faire un voyage en compagnie d'un oiseau)

 

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