Après un salut à l'âme qui jouait à la marelle,
L'oiseau, en compagnie du cœur de l'enfant
S'envola, d'abord au grès du vent
D'automne, pour ensuite se diriger avec ailes.

Il traversa l'allée des sages du monde,
Glissa sur le tapis coloré, frôla des feuilles
Libérées, évita de peu une dame en deuil,
Puis monta, monta, monta au dessus de la ronde.

Le jardin public n'était plus qu'une forme carrée,
Et la maison de notre gavroche n'était plus qu'un point.

Celui-ci porta son regard sur le lointain,
Emerveillé de vivre cette expérience inopinée.

Ses sens se mirent petit à petit au diapason
De ceux de l'oiseau qui avait décidé d'entreprendre
Un long voyage pour le plaisir de son nouvel ami.

Lorsqu'ils survolèrent un grand pont,
Le cœur d'enfant s'enquerra : "Où m'emmènes tu comme cela ? ".
L'oiseau : "Là où tu trouveras le sens. Ne te fais pas de souci".

 

 

Et l'oiseau vola, vola, vola, faisant voir du paysage à son invité, 
Des prairies, des forêts, des mers d'eau, de glace et de feu, 
Des rivières, des fleuves, des montagnes, 
Des jardins, des maisons, des monument, des villes, 
Et tel un grand et généreux mage, l'ivresse le gagnait 
De temps à autre en vrille. 

Il l'amena partout, le fit voir toute sorte de lieux, 
De la terre jaune, marron, verte, toute une palette de couleurs 
Enrobées de parfum qu'il huma au bonheur, 
Des fleurs, des arbres, des insectes, des animaux 
De différentes contrée qui le mirent dans le beau, 
Des différents souffles d'âme de la vaste faune et flore 
Qui fit quémander à l'enfant en corps. 

Il eu aussi le plaisir du chatoyant soleil, 
De la pluie brumeuse et orageuse, de l'arc-en-ciel, 
Des lacs enneigés et des aurores boréales, 
Le plaisir de contempler les aubes et crépuscules, 
Les paysages aux lueurs des astres et des lumières humaines, 
Le coucou au passage de l'oiseau, des scintillantes étoiles… 

Il eu aussi le malheur de voir les polluantes bulles, 
L'homme et les femmes se déchirer, jeter à la vie mauvais sort, 
Il vit des bagarres, des crimes, des mondes baignant dans la haine, 
Des gens dans des champs de rouge mort, 
Des gens aussi emportés par des accidents de la nature, 
Et la perte de l'humanité dans des envolées sang futur… 

Dans ces moments l'oiseau et lui eurent la chance 
De ne pas finir écrasé, fusillé, explosé, 
De ne pas plier à jamais sous cette malheureuse errance. 

En l'oiseau l'enfant s'était terré, 
Coulant quelques petites larmes 
Sous ces écrasantes armes, 
De tout son être par l'horreur glacé. 

Le gracieux sentit la douleur gagner son ami, 
Il lui susurra : " Ne garde pas en toi tout ceci, 
Cela fait partie du monde, ce qu'il en est fait, mais la vie, 
Elle, a trop de trésors à dévoiler, 
Pour que la joie du cristal soit gâchée". 

Pour lui éviter de souffrir plus longtemps, 
Il éveilla ses sens au firmament, 
Entra dans la danse au vent, 
Fit frissonner de ses plumes à sa chaire 
Les atomes de l'univers, 
Se laissa allé en les mélopées 
Des sages et des auréolés, 
Plongea dans les essences des palettes, 
De sorte que les battements furent en fête. 

Pour couronner le tout, il embauma son cœur d'espoir, 
L'amenant dans une ville éloignée de la sienne, où il pu voir 
Celle que de tout son cœur il voudra Aimer. 
Ils s'étaient posé à sa fenêtre. Elle était endormie. 
Elle inspirait un je ne sais quoi d'infini, 
Emmitouflée dans son lit… elle souriait. 

Quelle est belle !… L'enfant sortit définitivement 
De torpeur au silence des ailes. D'envie il mourrait 
De l'apprendre dans ses bras, 
De déposer en sa flamme à chaque instant de la joie. 
Elle s'éveillait, tout doucement, 
Laissa éclore sa conscience au soleil pénétrant… 

Qu'elle est belle !…Il percevait en ses cieux les nuances de son âme, 
Sentait d'elle s'émaner l'indicible sentiment qui le transcendait, 
A le rendre muet dans des rythmes accélérés. 

Qu'elle est belle !... Il voulu en l'instant reprendre forme, 
Courir vers elle, l'enlacer d'Amour, 
Lui raconter, lui parler sans détour. 

Un instant d'éternité, son regard sur l'oiseau se posa, 
Leurs yeux se croisèrent, 
L'un en l'autre se fondèrent, 
En un éclair d'Amour fleurant bon l'émoi… 

L'oiseau ne pu retenir tout cela en lui, 
Il dit ses dernières paroles à son ami : 
"Voilà, je t'ai amené au début de ton voyage. 
Je t'ai fait partager mon existence, 
Et il est maintenant tant que tu remplisses les pages 
Avec l'encre de tes rêves 
Qui se réaliseront par patience. 
Merci 
D'être mon ami…". 

L'oiseau, sans ajouter mots, 
S'envola… et il vola, vola 
Vers ses horizons… 
Laissant l'Homme à ses maux 
En passion… 

L
e

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...

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r
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v
r
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t

l
e
s

y
e
u
x

… 

Il était dans le lieu 
Où il avait rencontré 
L'oiseau blessé… 

Résonnait en corps 
L'ouverture en son for… 



Il retrouva 

petit 

à petit

Son

esprit

… 

"Merci à toi mon ami…" 

(Décembre 2001)

 

Fin

 

Pascal Lamachère ©

 

 

 

 

 

 

 

" Oeuvre de Eugène Bidau "

 

 

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