L'elfe et la licorne d'Amour


 

Dans la forêt de Lancelot un elfe marche pensif. Il hume l'atmosphère, sonde la réaction de son esprit, espérant en tirer la sève créatrice la plus pure. Sève qu'il tente de sublimer pour offrir un cadeau d'une originalité et d'une beauté sans pareille à sa bien aimée. Malgré la multitude de vers qui lui traverse l'esprit, la beauté mirifiques des roses qu'il voit, il recherche le présent le plus rare et le plus beau qui puisse exister ici bas, ou qu'il puisse inventer. Il se demandait comment pouvait il surprendre, ravir et rendre inoubliable pour l'éternité un présent, un présent pour la Saint-Valentin.

Dans un délire poétique, à l'approche d'une clairière, pour tenter de se libérer de ses maux, il lança vers les cieux ces mots :
" Oh licornes azurés, fées féeriques, dieux elfiques du romantisme, comment puis je surprendre un amour qui peut lire dans mes pensées les plus profondes, comment puis-je lui offrir un présent exprimant la sincérité d'un sentiment qui pousse vers l'infini? Ne restez pas dans le silence! Donnez moi toute votre science… Je ferez tout, tout ce que vous voudrez, mais aidez moi, aidez moi au nom de l'amour……Etes vous aphones? Dois je chanter quelques incantatoires psaumes?…Ah la, la, la… Et flûte… Contre mes chimères je me butte… Ma raison ici ne sais faire que silence, et ce n'est pas le cœur et sa science qui va semble t'il pouvoir m'aider… Quoi que si j'essayai de l'écouter, peut être… Et si je faisais une petite sieste en lisière de cette clairière? Dans mes rêves peut être, y aura t il une réponse, ou tout au moins une pierre ponce…".

Une plaque de mousse sembla faire l'affaire d'un petit somme. Il s'y allongea, la tête contre les racines d'un arbre. Il se mit à penser à l'amour, au fait que certains de ces congénères multipliaient les relations, sans connaître de joie véritable pour leur cœur. Lui, rêvait son amour sans faille, éternel… Il observa les oiseaux qui s'amusaient sur des champignons arc en ciel au milieu de la clairière, scruta le ciel bleu, avant de fermer les yeux…
Une licorne du blanc lumineux des anges apparu au milieu de la clairière. Il se souvint que son amour, rêvait qu'un prince vienne à elle sur une licorne, pour ensuite voler au dessus du monde, observer ses merveilles. L'idée d'apprivoiser la licorne germa dans son esprit. Il se leva en douceur et, évitant tout geste brusque, se rapprocha de la licorne. La licorne recula à son approche. Lui, pour l'amadouer, essaya de lui parler d'une voix douce :
"Petite licorne, viens à moi. Je ne te ferai pas de mal. J'ai besoin de toi pour émerveiller ma déesse. Son cœur est aussi pure que ton pelage… Allez, viens à moi… Licorne d'amour… Gentille Licorne, fais un petit effort…"
La licorne sembla lui parler… Sa bouche ne bougeait pour autant : "Je n'ai aucune envie de te rendre service… J'ai d'autres âmes à visiter. Si je suis venu c'est que j'avais envi de te voir, de voir où en était l'elfe le plus égocentrique que la forêt de Lancelot n'est jamais porté".

Lui : " En mal d'humilité? Appelé SOS Licorne d'amour… Non sérieusement, je n'ai pas appelé à l'aide pour moi. Je sais que mes pensées sont souvent égocentrique, mais ne soit pas abusé par ce que tu peux percevoir, d'autant plus lorsque moi même je ne plonge pas au fond de moi même pour me retrouver, et ce pour diverses raisons…"
La licorne, semblant toujours immobile dans sa diction : "Ne t'abuse pas toi même. L'amour joyeux est un sentiment noble, mais ne te méprend pas sur ta démarche. Veux tu vraiment uniquement émerveillée celle que tu aimes, et non pas trouver une façon de te mettre en avant. Et même si ta motivation est pure, ne penses tu pas qu'il y a certains présent qui ne doivent rester que perceptible? Ne te méprends tu pas sur ce qui l'émerveillerait?".

Lui : "Si tu pouvais lire dans mon cœur, tu verrais que mes intentions n'ont jamais été plus pure qu'en ce jour… Je voudrai que son cœur atteigne un réel bonheur, une sérénité éternel. Mais si je suis le chemin que tu es en train de me faire prendre, je me demande si ce n'est pas un peu égocentrique de penser que le plus beau cadeau que je puisse lui faire est mon cœur, qui soi dit en passant lui ai déjà acquis pour l'éternité…"
La licorne : "Ton cœur, ton âme, lorsqu'il sera purifié de ta bêtise, oui, se sera le présent éternel ultime pour elle. Et ce n'est point égocentrique. Réfléchit, pour toi, qu'y a t il de plus merveilleux que la présence de son âme à tes côtés? Les plus beaux cadeaux qu'elle puisse te faire sont ceux où elle mets sa force d'amour, n'est il pas?"
Lui : "Que l'on me foudroie si ce n'est pas le cas…"Un éclair trancha le ciel azure et l'elfe se fit foudroyer… C'est la fin de l'histoire…Non c'était une petite plaisanterie de Dame nature, l'éclaire n'était autre que la tombée d'une coursive des dieux, qui avait un peu sonné notre ami l'elfe.
Lui : "Oh, ma tête ! Ce n'est pas bien de se moquer des êtres faibles de cette façon! Qu'est ce que je disais déjà?… Que fais-je devant une licorne?… Oh, ça ne va pas…".

La nuit tomba brusquement, et, des nuages venus de nul par cachèrent le ciel étoilé… Une missive était à ses pieds. Il se baissa pour la prendre et la lire. Quand il apposa ses yeux… Plus rien… L'elfe se réveilla avec une drôle d'impression. Il se demandait ce qu'il faisait là au bord de cette clairière. Où habitait il ? Il ne le savait même plus… Il se leva et se mit à errer toute la nuit à la recherche d'une partie de sa mémoire, la partie la plus vitale à son existence, celle de sa conscience… Durant les premières heure il marcha comme un elfe noir, un zombie… A la fin de la nuit il était arrivé à la limite de la forêt de Lancelot. Il avait retrouvé conscience de son identité, d'une partie de sa mémoire passée, mais il y avait un trou qu'il sentait de temps à autre. Le plus étrange est que ce trou portait sur les dernières années de sa vie. Cette impression l'empêcha de se rendormir… Il décida de sortir de la forêt, qu'il lui semblait bien n'avoir jamais quitté de sa jeune existence.
Prêt de la forêt, il rencontra des animaux étranges. Il y avait un groupe de trois uti assis devant lui qui communiquaient par des sons assez originaux à ses oreilles :

Animal 1 : Uti ti ti ? ti tui itu…Animal 2 : Tu itu uitiiiiiiiiiii.Animal 3 : Utuuuuuuu?

Sans pouvoir traduire ce qu'il entendait, il comprenait que les animaux recherchaient un de leur compagnon. Il faut savoir ici que les Utis, animaux au corps disproportionné, très sociables, vivent en groupe de 4 à 20, et ne sont séparés que lorsqu'ils recherchent de la nourriture, des fruits rouges et des racines de pissenlit.

Voir les "petits" Uti en peine, l'attristait et il compatissait. Il décida d'essayer de rechercher le 4ème Utis. Auparavant il tenta de déployer tout ses dons afin d'établir la communication avec ces animaux. Il réussit au bout de 5 heures à se faire comprendre. Il avait débuté en démarrant avec des objets, pour finir avec des gestes et des grimaces. Il se mirent d'accord sur l'espace à se répartir lors des recherches. Le soir ils devraient se retrouver à cet endroit. Lui s'était réservait l'espace le plus loin de la forêt. Les 5 jours de recherche qui suivirent furent infructueuse. Ni les marchands avide d'argent, ni les sages qu'il rencontrait ne surent l'aider. Du côté des utis, leur cri de rappel semblait tout aussi infructueux. Le soir de ce 5ème jour, il décida de rentrer au plus profond de la forêt. Sans le savoir il revenait sur les pas de la clairière, en compagnie des 4 utis, qui hurlaient de tristesse cette fois-ci. A l'approche de la clairière deux cris strident se firent retentir. Une uti femelle appelait à l'aide. Il courut. Arrivait près de l'arbre où il s'était endormi, il vit une gnommesse noire qui s'apprêtait à charger l'uti, qui avait à ses côtés un nouveau né. Il ne se fit pas prier pour faire fuir la gnomesse noire. L'uti et son enfant était sauf. L'uti femelle s'était retirée pour mettre au monde son bébé, mais elle était allé trop loin dans la forêt et s'était perdue. Elle avait essayé d'attendre, mais la faim du nouveau uti se faisant pressante, elle avait dû partir en quête de nourriture. Dans cette quête elle avait rencontrée cette gnommesse noire friande d'utis, comme toutes les espèces de gnomes, et elle avait fuit tant bien que mal, se réfugiant de temps à autres dans les arbres, jusqu'au moment où nos sauveurs arrivèrent. Les utis remercièrent l'elfe, et s'en allèrent à leur joyeuse petite vie. L'elfe éreinté les regarda partir, avec une petite larme de tristesse, en guise d'adieu. Cependant, lorsqu'ils ne furent plus à son horizon, d'autres larmes coulèrent, dont l'origine lui semblait floue. Etait-ce un sentiment de regret de ne pouvoir accompagner les utis, un sentiment de compassion, une larme de tristesse face à la méchanceté des gnomes qui pouvaient se nourrir d'une façon plus saine? Non… Une étrange impression de solitude naissait au plus profond de son âme, et, quelqu'un semblait requérir sa présence. Son âme faisait pression sur son cœur. Il s'assit sur un matelas de mousse, le même que 5 jours auparavant. La nuit était tombée. Le ciel était étoilé. En scrutant celui-ci, il perçut une étoile filante avant de s'endormir….

Une licorne apparue devant lui… "Qu'attends tu pour ouvrir la missive…"Lui: "Les sons qui arrivent à mes oreilles sont incompréhensible, j'ai une étrange impression d'inaudible… Qui es tu et de quoi me parles-tu au juste?…"
La licorne : "Les dieux t'ont joués un mauvais tour, regarde à tes pieds…"A ses pieds une missive composée de trois récits, un que voici et qui finit dans quelques lignes, un autre portant le nom de "la nymphe et l'homme crapaud", et un troisième portant le nom de "Recette du bonheur". Lorsqu'il entreprit de lire un éclair le frappa à nouveau… Une voix venue des cieux tonna ses milles excuses, mais il devait agrandir la vision de son esprit, prendre conscience du cœur et de sa science, et qu'il ne devait pas s'empresser de connaître la suite… La licorne : "J'espère que tu as compris ce qui représente le plus beau joyaux pour ta bien aimée…".Lui : "…"
Une douce voix le réveilla… Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit une illumination… Il cru rêver… Non… Son amour était à ses côtés… Elle était partie à sa recherche et l'avait retrouvé guidée par ses pensées… Il voulu parler, lui raconter tout ce qui trotter dans son esprit, mais elle l'avait déjà serrer dans ses bras et avait déposé un baiser sur ses lèvres asséchées. Des larmes, d'amour, jaillirent de ses yeux… La voix de la licorne semblait résonner dans sa tête et lui dire : "C'est cela le plus beau cadeau que tu pouvais lui faire… "

Elle, son elfe adorée lui susurra à l'oreille : "Oui, demain peut être nous pourrons allé sur un cheval blanc, là où nous guidera notre inspiration, mais rien ne presse…"…



 

© Pascal Lamachère


 

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